Comment évaluer l’importance de la transpiration?
Votre médecin peut vous soumettre un questionnaire spécifique, pour évaluer l’importance de votre transpiration, son impact psychologique et sur votre vie quotidienne. Si votre transpiration anormale est localisée et qu’aucune cause n’est suspectée, aucun bilan n’est utile.
Si vous présentez une transpiration excessive généralisée, il recherche des symptômes qui pourraient l’aider à identifier une éventuelle cause expliquant votre transpiration. Il s’agit par exemple d’une fièvre, de bouffées de chaleur lors de la ménopause, en cas de surpoids ou d’obésité… Des analyses de sang ou des examens complémentaires peuvent aussi être prescrites, pour préciser le diagnostic.
Votre médecin traitant recherche la présence d’anomalies de la peau favorisées par une trop forte transpiration : mycose de la peau ou des ongles, verrues. Il vous adresse à un dermatologue si des soins spécifiques sont nécessaires.
Les traitements disponibles
Les antiperspirants ou antitranspirants
En plus des mesures locales simples, le médecin peut conseiller l’utilisation d’un produit à usage local : un antitranspirant (ou produit antisudoral ou antiperspirant) souvent à base de sels d’aluminium, tel que le chlorure d’aluminium.
Les antitranspirants obstruent les glandes sudorales. Ils sont souvent irritants.
Pour limiter l’irritation, l’antitranspirant doit être utilisé sur une peau sèche au coucher, puis être totalement éliminé par lavage après 6 à 8 heures. Il est donc appliqué tous les soirs jusqu’à la normalisation de la sudation, puis une fois toutes les 1 à 3 semaines. En cas d’irritation, les applications sont espacées.
Séances d’ionophorèse pour réduire la production de sueur
Il s’agit de plonger pieds et mains dans un récipient d’eau où passe un courant électrique de faible intensité qui réduit la production de sueur. Des éponges mouillées munies d’électrodes existent également pour traiter les aisselles. En général, une dizaine de séances de 20 minutes chacune sont nécessaires pour obtenir un résultat satisfaisant. Des séances d’entretien espacées sont souvent utiles.
Elles ont lieu chez le dermatologue, ou le kinésithérapeute, mais la personne concernée par l’hypersudation peut aussi poursuivre le traitement chez elle, après avoir acquis un appareil spécifique.
Parfois, la ionophorèse cause des sensations désagréables (picotements, irritation cutanée et douleur en cas de plaie de la zone immergée). Elle est contre-indiquée formellement chez les porteurs de pacemaker et elle est évitée chez les personnes porteuses de prothèse métallique et en cas de grossesse.
Des injections de toxine botulique pour bloquer les glandes sudorales
Ces injections ne sont envisagées qu’en dernière intention quand le retentissement de l’hypersudation est très important. Elles doivent être effectuées par un dermatologue. Après repérage par des tests spécifiques des zones atteintes par l’hypersudation, le dermatologue injecte en différents points la toxine botulique qui stoppe la fabrication de sueur, en interrompant le signal transmis aux glandes sudoripares par le cerveau.
Ce traitement est efficace en général pour une durée de trois à six mois. Ensuite, d’autres séances sont programmées, en général tous les 6 mois, les injections devant être espacées d’au moins trois mois.
L’injection de toxine botulique est contre-indiquée en cas de prise de certains antibiotiques, d’anticoagulants, d’aspirine et en cas d’allergie à l’albumine (protéine présente dans l’œuf).
La toxine botulique peut avoir des effets secondaires gênants (exemple : hématome au point d’injection, faiblesse musculaire ou fourmillements). C’est pourquoi ces soins concernent seulement les patients ayant une hyperhidrose accentuée, avec un impact psychologique et social important. Pour les mêmes raisons, on ne pratique pas d’injection pendant la grossesse.
La prise en charge du traitement par injection de toxine botulique est soumise à un accord préalable de l’Assurance Maladie.
La sympathectomie thoracique pour hyperhidrose
Cette intervention chirurgicale permet de couper les petits nerfs qui déclenchent l’hypersudation des aisselles, du visage et des mains. Pour cela, on pratique de très courtes incisions dans le thorax. Cette opération, faite par voie endoscopique, réduit la transpiration dans la partie supérieure du corps.
Toutefois, pour compenser ce phénomène, l’organisme peut se mettre à transpirer excessivement dans sa partie inférieure. C’est pourquoi la sympathectomie est aussi réservée aux hypersudations sévères résistantes aux traitements locaux.